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30 tonnes de fraises bios 100 % gersoises

photo 30 tonnes de fraises bios 100 % gersoises

Yannick Ferronato et sa quinzaine de saisonniers sont en plein «boum» : chaque jour, ils ramassent 500 kg de fraises bios de Pergain Taillac. Pour celui qui a créé le magasin Biocoop à Auch, «à nous de garder l'équilibre entre qualité et quantité».

Avec ses petites lunettes noires, sa chemisette, ses chaussures de ville, Yannick Ferronato fait sans aucun doute tomber les clichés sur l'agriculteur biologique. Les chiffres sont d'ailleurs impressionnants : sur 3 hectares, à Pergain-Taillac, ce chef d'entreprise produit «entre 20 et 30 tonnes de fraises», selon les années. Ici, jusqu'à mi-juin et la fin du gros de la récolte, entre 15 et 20 salariés ramassent et empaquettent les fruits. Du bio… en quantité industrielle ?

«C'est vrai que l'enjeu, c'est de garder l'équilibre entre quantité et qualité, répond le producteur. De ne pas tomber dans les excès de l'agriculture conventionnelle, de produire, produire, sans trop se poser la question de la qualité. Mais en même temps, le marché est là, il faut pouvoir y répondre. Et puis, notre objectif, c'est que la bio ne soit pas élitiste. Qu'il n'y ait pas juste des fraises très gustatives mais que pas grand monde peut s'acheter. C'est pour ça qu'on se creuse la tête.»

Oui, au milieu de ces 90 000 pieds de gariguettes et autres cléry ou joly, celui qui s'est lancé dans le bio depuis plus de 15 ans parle aussi «marché», «consommateurs» ou encore «solidité de la fraise pour qu'elle puisse résister à l'expédition.»

Il ne «tape» pas…

L'exploitation participe d'ailleurs en ce moment à un test sur des fraises pour les confituriers. L'agriculteur ne s'en cache pas : «Je ne produis jamais sans savoir ce que je vais vendre».

Alors, notamment pour écouler sa production, Yannick et cinq autres associés ont créé en 2006 le magasin Biocoop à Auch. «Avec un vrai succès», se félicite l'entrepreneur. Qui en est convaincu : «L'agriculture de demain sera biologique». Une sorte de stratégie de la force tranquille : le mouvement est en route, essayons de l'accélérer sans le brusquer. «Je ne fais pas partie des producteurs bios qui tapent sur les agriculteurs conventionnels. On leur a demandé de produire beaucoup, à une certaine époque, ils l'ont fait. Aujourd'hui, si on leur demande de produire proprement, ils le feront.»

Ce d'autant plus que, assure M.Ferronato, «la bio, ça vaut le coup !» Il y a 3 ans, le Gersois a pris la présidence de la coopérative des Agriculteurs Bio du Sud-ouest. «Je peux vous dire que les agriculteurs en bio vivent décemment, y compris dans des productions comme le lait, par exemple…».


«L'année a bien commencé »

Ces temps-ci, pas moins de 500 kg de fraises bios sortent chaque jour de l'exploitation de Yannick Ferronato. «L'année a bien commencé, admet le chef d'entreprise. Ce n'est pas explosif en qualité, parce qu'il manque un peu de soleil, qui provoque de la montée en sucre et en arôme. Et puis il n'a pas fait très froid cet hiver, donc les pieds n'ont pas fait beaucoup de feuilles de végétaux. Donc on craignait qu'ils ne soient pas trop résistants, mais en fait, ça va bien ! Après, on craint les gros coups de chaud. Mais, pour le moment, tout se passe bien». Les quantités ne devraient toutefois pas «être énormes»… et donc les prix sont «plutôt élevés». Il faut dire, souligne le Gersois qu' «on n'est pas très nombreux en fraise bio. C'est un des fruits les plus sensibles aux attaques de parasites et aux maladies.» Pourtant, ici, «on s'en sort bien, mais il faut toujours être très prudent.» Quelle est donc la recette du succès ? «Je fais un engrais vert. Et puis la solution, ce sont toutes les ‘mauvaises herbes' qui font vivre toutes les faunes auxiliaires, qui sont donc pour nous des bonnes herbes. On travaille avec arbres et paysages pour amener de la biodiversité.»

Source La Dépêche