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Edouard Detrez, patron de l'entreprise Le Fauteuil roulant français : «J'ai fait les quatre tournées du grand chelem»

photo Edouard Detrez, patron de l'entreprise Le Fauteuil roulant français : «J'ai fait les quatre tournées du grand chelem»

Il a relié Lectoure à Paris en 20 jours sur son fauteuil roulant et gagné jusqu'à l'estime du président de la République qui l'a reçu vendredi soir à l'Elysée. Le pari d'Edouard Detrez de sauver sa petite entreprise est en très bonne voie.

Il est encore sur son petit nuage… mais aussi, en chef d'entreprise avisé, les pieds sur terre. Après son incroyable traversée de la France, de Lectoure à Paris, à la seule force de ses bras, couronnée vendredi soir à l'Elysée, par un entretien avec le président Emmanuel Macron, Edouard Detrez a bien le droit de ressentir «une fatigue physique mais aussi nerveuse». Nous l'avons joint hier en début d'après-midi alors qu'il était à Auxerre. «On part mardi matin pour redescendre dans le Gers… après je vais prendre deux trois jours de vacances !».

En partant de Lectoure le 4 janvier, vous annonciez que le point d'arrivée de votre défi ce serait le palais de l'Elysée. Vous avez tenu parole. Comment cette rencontre avec Emmanuel Macron s'est-elle passée ?

Très bien. Avant qu'il n'arrive j'ai été reçu par sa conseillère à la santé qui m'a questionné sur la vie, le handicap, les épreuves que j'avais traversées. Puis Emmanuel Macron est arrivé. J'ai dit «Bonjour M. le président !». Il m'a répondu «Bonjour Edouard !». C'est quelque chose qui va rester gravé. C'est là que j'ai compris que la communication qui avait été faite sur mon défi en fauteuil roulant avait été bien faite. C'était une discussion, une rencontre qui a permis de traiter des sujets de fond. Je n'ai pas senti de distance entre lui et moi.

Vous étiez venu avec un cadeau…

Un cadeau, c'est beaucoup dire. Durant mon périple, j'ai usé une douzaine de paires de gants. La dernière était complètement trouée. Je l'ai offert au président. C'était symbolique, il a été touché par mon geste et durant notre entretien il n'a pas lâché cette paire de gants.

Vous lui avez expliqué votre projet ?

C'est lui qui est entré dans le vif du sujet en me demandant quel était mon business plan et de combien j'avais besoin. Il a aussitôt appelé son conseiller spécial à l'industrie… que je dois rappeler aujourd'hui même (N.D.L.R. : hier après-midi). Moi, ce que j'ambitionne, c'est de devenir un fleuron français dans la conception, la fabrication et la commercialisation de fauteuils roulants actifs et sportifs. Actifs, c'est pour un usage quotidien, en ville. Sportifs, c'est pour répondre aux besoins des clubs handisport. Je voudrais réindustrialiser certaines pièces pour avoir un fauteuil 100 % français. Mon objectif à 5 ans est de dépasser les 5 millions d'euros de chiffre d'affaires avec 25 emplois directs, sans compter les sous-traitants, et embaucher des personnes en situation de handicap. Mon entreprise, Le Fauteuil roulant français, est née en 2015. Mon matériel est homologué par l'Etat. Aujourd'hui, je suis déjà référencé dans plus de 600 magasins. Ce qu'il me faut, avant de passer au stade industriel, c'est élargir ma gamme.

Et la Banque publique d'investissement pourrait vous y aider ?

Oui en effet. Le président Macron m'a indiqué que la BPI était un opérateur idoine pour mon projet. Il a bien compris qu'il fallait s'adosser avec des investisseurs. On avait déjà parlé de la BPI mercredi avec Sophie Cluzel, la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées qui m'a reçu avec son conseiller Yanis Bacha, et avec le président du Sénat Gérard Larcher.

On vous a ouvert de nombreuses portes

En effet, en trois jours j'ai été reçu par les plus hautes autorités de l'Etat et j'ai eu de très nombreuses retombées médiatiques. Là, j'ai quitté l'agitation parisienne mais je suis plein d'espoir parce que j'ai fait les quatre tournées du grand chelem, comme on dit en tennis !


Les élus gersois au soutien du jeune patron

Pour s'ouvrir les portes de l'Assemblée nationale, du Sénat et enfin de l'Elysée, Edouard Detrez a pu compter sur le soutien des hommes politiques gersois lesquels, tel un pack de rugby, ont joué groupés. Les élus de la communauté de communes de la Lomagne gersoise ont été les premiers à soutenir le jeune patron en hébergeant depuis juin 2017 sa start-up (née en 2015 à Chélan, dans le Sud Astarac) sur la pépinière d'entreprises de la CCLG, à Lectoure. Jean-Louis Castell était jeudi à Paris, avec le sénateur RDSE Raymond Vall qui a ouvert les portes du palais du Luxembourg à Edouard Detrez et a obtenu pour lui une rencontre avec le président Gérard Larcher qui lui a décerné la médaille du Sénat «pour son courage et sa détermination». «Quand j'ai reçu la médaille, j'en ai pleuré», confie Edouard.

La veille, c'est Jean-René Cazeneuve, le député La République En Marche, qui avait joué les facilitateurs en obtenant pour lui un rendez-vous avec la secrétaire d'Etat aux personnes handicapées Sophie Cluzel puis en l'accueillant, mercredi après-midi au palais Bourbon pour les questions au gouvernement avant une rencontre avec une quinzaine de députés de la majorité puis une entrevue avec le président de l'Assemblée nationale François de Rugy.

Philippe Martin, le président PS du conseil départemental, a lui aussi mis son poids dans la balance en écrivant à Emmanuel Macron pour qu'il accorde audience à Edouard Detrez «apportant ainsi tout son soutien à l'aventure courageuse de ce jeune Lectourois».

Source La Dépêche